

Dans les locaux de la préfecture de Parakou a eu lieu ce mercredi 06 juin 2025 un atelier de suivi et évaluation de la campagne de lutte contre les mariages précoces dans le département du Borgou. Tenu avec les principaux acteurs stratégiques des communes du département, il a permis au préfet Djibril Mama Cissé de faire un contrôle à propos de l’utilisation des registres de demande de mariage pour le suivi de l’âge légal avant la célébration. Cet atelier à connu la présence du Préfet du Borgou Mama Cissé Djibril, de la Directrice Départementale chargée des affaires sociales et de la micro-finance du Borgou Kpoteince Noma Setevi, du Chef de bureau de zone Unicef de Parakou Barnard Agbangla, des Chefs traditionnels et religieux, et bien d’autres.
✍🏼 Fiacre Kéface DAKODOUI (Stg)
Réduire le taux de mariage des enfants dans le Borgou, tel est la vision portée par le Préfet Djibril Mama Cissé et ses collaborateurs. Après des années de travail, ils ont procédé à un bilan de suivi et évaluation des activités menées.

Dans son allocution, le Préfet du Borgou Djibril Mama Cissé a salué l’engagement des acteurs présents pour le bilan. «Votre présence à l’atelier de ce matin témoigne s’il en était besoin de votre engagement à œuvrer pour la lutte contre cette pratique néfaste sur la vie de nos enfants et de notre société toute entière. » a-t-il laissé entendre. « La mise à disposition des registres de demande de mariage aux autorités religieuses et locales a permis de vérifier que les futurs époux ont atteint l’âge légal de mariage avant de passer à leurs unions. Elle a contribué également à la protection des droits de l’enfant en collectant les données fiables sur les mariages précoces ou forces » a-t-il martelé se réjouissant des résultats des actions menées. Il n’a pas manqué de remercier les acteurs clés pour leur contribution à l’éradication de ce fléau.

Dans sa prise de parole, la Directrice départementale des affaires sociales et de la micro-finance de Borgou a ressorti les conséquences du mariage des enfants sur leurs aventures. « Le mariage des enfants est une réalité douloureuse qui continue de compromettre l’avenir de nombreuses filles dans nos communautés. Au-delà de ses impacts sur la santé, l’éducation, et le développement personnel des enfants, c’est une atteinte grave à leur droit fondamentaux » disait-elle tout en exhortant la conscience collective de tous à combattre ce fléau. « Ce fléau peut être combattu efficacement si chacun à son niveau joue pleinement son rôle» a-t-elle rassuré.
Le Chef de bureau de zone Unicef de Parakou, Barnard Agbangla a, quant à lui notifié qu’après avoir initié ce projet depuis Octobre 2019 et que le registre de demande de mariage ait été mis en vigueur, des changements ont été observés. À l’en croire, pour l’atteinte de ces objectifs, ils ont pris par des sensibilisations, des plaidoyers, la mobilisation des imams et dignitaires religieux afin de pouvoir surveiller l’âge des prétendants aux mariages. « Ces moyens ont induit des changements significatifs facilitant l’adhésion quasi-totale de tous les leaders musulmans et élus communaux ainsi que l’enregistrement en 2022 de 5187 demandes de mariages dont 425 ont été rejetés pour défaut d’âge légal.» a-t-il fait savoir. « Grâce à vos efforts, nous disposons désormais d’un répertoire actualisé des sites de célébration des mariages » a-t-il notifié reconnaissant l’engagement des acteurs à œuvrer pour la lutte contre le mariage des enfants.
Chaque commune du département du Borgou a fait un bilan positif tout en ressortant les progrès sans oublier quelques difficultés et défis auxquels ils ont fait face. Cela leur a permis de définir de nouvelles modalités pour aller plus loin dans la protection des droits des enfants et particulièrement contre le mariage précoce et forcé de ces derniers.
Il faut noter que de 40 % d’enfants mariés en 2014, le taux est désormais 32,2 % en 2022. Cela explique les fruits des efforts menés par le préfet et ses collaborateurs.