

Depuis plus de quatre mois, le gouvernement a lancé les travaux de bitumage de l’axe stratégique Nikki–Kalalé, dans le nord-est du Bénin. Un projet attendu de longue date, censé désenclaver plusieurs localités et améliorer la mobilité. Toutefois, ce chantier qui aurait dû incarner la modernité et le progrès est devenu, pour de nombreuses familles riveraines, synonyme de drame et de désespoir.

En effet, les agents en charge du projet sont passés déguerpir brutalement les populations installées de longue date le long de cet axe, sans la moindre mesure d’accompagnement, ni dédommagement préalable. Aucune prise en charge, aucun abri provisoire, aucun mot d’explication. Des foyers entiers ont vu leurs maisons, boutiques et ateliers détruits du jour au lendemain, laissant femmes, enfants et personnes âgées sans refuge, sans ressources, sans repère.Et pourtant, ces terres qu’ils sont contraints d’abandonner ne sont pas de simples parcelles. Elles sont l’héritage de plusieurs générations, des espaces de vie bâtis avec des efforts de toute une existence. Comment peut-on, au nom du développement, effacer des vies sans égards ni justice ?Aujourd’hui, avec l’arrivée de la saison des pluies, ces familles errent, parfois hébergées temporairement chez des proches ou des habitants de la ville, mais la pression devient intenable. Ceux qui les accueillent peinent à subvenir à leurs propres besoins, et leur demandent, souvent à contrecœur, de libérer les lieux. La situation est critique. Le gouvernement ne peut plus détourner le regard. Face à cette souffrance collective ignorée, l’honorable MOUCOURÉ BOKO SOULEY MALAM brise le silence. Dans une posture de responsabilité et de solidarité, il dénonce avec fermeté la négligence des autorités et interpelle le gouvernement sur l’urgence d’une réponse humaine et digne à cette crise. Il rappelle que le développement d’une nation ne peut et ne doit jamais se faire au détriment des plus vulnérables.
L’honorable appelle avec insistance à :
– L’indemnisation immédiate et équitable de toutes les personnes déguerpies ;
– La mise en place d’un plan d’hébergement temporaire pour les familles en détresse ;
– L’ouverture d’un dialogue franc et participatif avec les communautés affectées ;
– Et la création d’un fonds d’urgence sociale destiné à accompagner les sinistrés jusqu’à leur relogement définitif.
Construire une route, ce n’est pas seulement poser de l’asphalte. C’est relier des vies, protéger des familles, soutenir les communautés, et surtout, respecter la dignité humaine. Il est temps que les décideurs en prennent pleinement conscience.
*Honorable MOUCOURÉ BOKO SOULEY MALAM DÉPUTÉ À L’ASSEMBLÉE NATIONALE DU BÉNIN 9ÈME LÉGISLATURE*